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Fréquentation des supermarchés: pour le patron de Prosol (Grand Frais), "notre monde a vraiment changé"
information fournie par Boursorama avec AFP 23/04/2025 à 08:21

( AFP / DENIS CHARLET )

( AFP / DENIS CHARLET )

"Il y a un quart de siècle si vous aviez besoin d'une blouse d'écolier, vous alliez à l'hypermarché du coin", mais la consommation a depuis "vraiment changé", explique dans un entretien à l'AFP Jean-Paul Mochet, président de Prosol (Grand Frais) et ancien dirigeant de Monoprix et Franprix.

Question: Quel regard portez-vous sur le phénomène dit de "fragmentation des courses"?

Réponse: "Le désamour des très grandes surfaces et leur fréquentation en recul, on l'évoquait déjà il y a 18 ans. Ce désamour est apparu en même temps que l'e-commerce, avec des générations qui n'ont pas été habituées à parcourir les allées des hypermarchés le week-end.

Il y a un quart de siècle si vous aviez besoin d'une blouse d'écolier, vous alliez à l'hypermarché du coin. Aujourd'hui ça ne viendrait à l'esprit de personne ou presque, on va sur Amazon, qui nous livre chez nous. A l'époque on prenait aussi (au supermarché) quelques tomates ou un peu de fraises et de crème chantilly pour le repas du soir par exemple. Notre monde a vraiment changé.

La place des cuisines dans les logements a aussi eu tendance à se réduire, notamment en ville. Et si vous achetez plus fréquemment en plus petites quantités, les formats proches de chez vous sont plus adaptés, tout en sachant que si vous fragmentez vos courses, vous fragmentez aussi vos destinations de courses: vous allez une fois par semaine au supermarché de quartier, mais aussi dans votre marché de plein vent, marché qui se porte le mieux aujourd'hui avec les spécialistes."

Q: Y a-t-il une responsabilité de la grande distribution généraliste?

R: "Dans certains supermarchés ou hypermarchés, les rayons traditionnels ou frais ont été réduits à la portion congrue, ce qui laisse de l'espace aux spécialistes dont le savoir-faire a été éprouvé.

Pour autant, on voit des supermarchés qui remplissent le rôle d'enseigne de proximité, qui font le boulot du spécialiste, en découpe de viande, en poissonnerie ou en charcuterie."

Q: Certains généralistes lancent ou rachètent des spécialistes des produits frais ou des produits issus de l'agriculture biologique...

R: "Oui, il y a des tentatives, le marché du bio reste attractif malgré un creux dans la vague en 2022 ou 2023. Mais on ne s'invente pas magasin de bio comme ça. Idem pour des spécialistes de l'ultra frais: ce n'est pas le magasin qui compte, mais l'amont, l'approvisionnement. Pour refaire un amont comme celui de Grand Frais, il faudrait un demi-siècle et des milliards d'euros d'investissement."

Q: Votre ancienne enseigne Monoprix a récemment annoncé vouloir devenir un acteur notable de la restauration hors domicile...

R: "Ils ont raison, même si cela existe de longue date, avec par exemple les 'Monop' qui ont été construits pour le snacking et ce qu'on appelle le finger food (manger sur le pouce, NDLR). On voit qu'il y a une légère baisse de la livraison à domicile, qui a peut-être atteint un plateau. Le prix (des repas livrés à domicile) y est pour beaucoup. Ce contexte peut être synonyme de succès (pour Monoprix). Dans certains Franprix entre 10 et 12% du chiffre d'affaires se faisait juste avec le bar à salade."

Q: Comment se porte l'enseigne Grand Frais, dont Prosol gère le pôle fruits, légumes, poissonnerie et crèmerie?

R: "On observe sur les 12 derniers mois une accélération de la fréquentation à nombre de magasins comparables, pour un panier (de dépenses) quasi stable. Et la notoriété est en forte croissance, avec un effet boule de neige et un bouche-à-oreille incroyable. Nous avons aujourd'hui 5,5% du marché des produits frais et traditionnels. Quand on voit la part de marché de Leclerc chez les grandes surfaces alimentaires, on peut faire beaucoup plus. On est loin d'avoir couvert l'ensemble de la population, on peut mener encore 25 à 30 ans d'expansion à fort volume."

1 commentaire

  • 23 avril 09:06

    On avait moins de temps libre.. on achetait le maximum dans le même magasin, peut-être..Amazon, c'etait la Redoute ou les 3 Suisses... maintenant, entre congés, 35h, on a du temps!!


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